Le chemin qui serpentait trop

Les héros furent été expulsés de la ville et ils se retrouvèrent tout d'un coup devant un grand chemin serpentant...

L'exulsion avait été brusque. Inattendue. Elle releva les mèches qui lui étaient tombées devant les yeux, avant de se rendre compte que ce n'était pas cela qui la rendait ridicule. Elle se releva, avant que les autres ne reprennent leurs esprits et ne risquent de l'apercevoir telle qu'elle était : sens dessus dessous (littéralement*). Elle posa les poings sur les hanches, vexée.

- Il ne m'ont pas répondu !

Ses mains se délièrent, et elle laissa ses doigts posés sur sa peau. "Marrant cette position. Pourtant typiquement humaine..." Puis elle s'assit, jambes croisées, regardant les autres comme s'ils étaient responsables de ce qui lui arrivait.

* Note du narrateur

"Oula !! Où qu'on est là ?!! Je voudrais pas paraître rabas-joie mais ça sent pas bon tout ça, j'aime pas les chemins qui serpentent, c'est toujours la d'dans qu'ils se passent des trucs pas net...

On fait quoi, on va pas attendre que la femme-fouine géante se refasse une beauté si ?"

Et il se tourna *avec dépit* vers le chemin pas très... avenant en fait.

'Et bin on est pas sorti d'la d'dans'

[HRP]Comme c'est l'assassin qui a demandé les papiers, on va dire que pour l'instant, c'est lui qui les possède. Pas de problème j'espère ^^ .[/HRP]

Arsenic avait obtenu sa réponse, et possédait à présent les papiers demandés. Voyant que Loyu ne se servait plus de sa cape, il la récupéra et se recouvrit. Cette obscurité le rejoignant, il se sentait mieux. Il cacha alors les papiers du Conseil quelque part dans sa cape. Pendant un moment, il avait cru entendre la jeune chimère le remercier, mais était-ce peut-être un coup de son esprit. Il lui avait joué tellement de tours jusqu'ici...
Il se remémora rapidement la vue que lui avait offerte la-dite chimère alors que le groupe était encore dans l'auberge, et cette idée le fit rougir lui-même. Mais l'heure n'était pas encore à la connaissance du nouveau corps de Loyu, mais au terrain. Arsenic ne voyait aucune difficulté envers le chemin, à part qu'il était étroit et sinueux. Restait à présent à détecter si il y avait quelconque mal sur la route... Et où était-il?!

Elle lança un regard noir, puis haussa les épaules. "C'est que je commence même à prendre leur habitudes !" Elle frisonna. Le vent se levait. Instinctivement, elle porta ses mains sur ses épaules, et sentir sa peau devenue granuleuse... Elle eut l'air étonnée.

- Qu'est-ce que c'est ?

Narcisse se releva :
"Et bien, ce chemin me rappelle quelque chose. Attendez j'avais lu ça là-haut, mais dans quel livre..."
Il essaya de se rappeler et une chanson lui revint en tête.
"Trois hommes sur ce chemin se sont rendus,
Le premier par des brigands fut pendu,
le deuxième sur ce sentier s'est perdu,
le troisième à jamais erre dans ces étendues."
Narcisse essaya de comprendre et dit :
"Je sais des sorciers, c'était des sorciers et désormais ils protégent l'endroit."

C'est alors qu'atterit du haut du ciel, un petit personnage. Les aventuriers l'avait déjà aperçu dans la taverne, mais n'y avaient pas prété attention.

- "Salut tout le monde, je me nomme Switch, et je suis... je suis... je suis sûrement très en retard, mais j'avais une céréale coincée dans l'oreille ce matin et ... "

Le silence régnait alors que Switch tentait d'expliquer aux autres aventuriers les raisons pour lesquelles il n'avait pas pu être là à temps.

-"Demandez-moi ce que vous voulez, je saurais me faire pardonner..."

Puis Switch pria pour que les esprits des aventuriers ne soit pas trop mal tournés...

[HRP] Mon PC avait décidé de mourir mais je l'ai ressucité, désolé du retard ^^']

Elle regarda le nouvel arrivant d'un air fasciné. Elle se leva, les bras toujours autour du corps, tremblante (elle n'avait toujours pas résolu le mystère qui faisait que son corps réagissait ainsi), et se permit de l'aborder.

- Vous êtes un nain, n'est-ce pas ?

Elle rougit, sa peau prenant des coloris se rapprochant de ceux de sa chevelure. "Mais quel idiot !" Il était vrai que cette question devait paraître particulièrement stupide. Elle tenta de s'expliquer, au risque de paraître encore plus étrange.

- Euh... En fait, je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'en fréquenter. Mon maître était un elfe, et n'aimait pas trop ceux de votre race.

Son visage disparut derrière les mèches éparses. Sa peau était à présent réellement proche de la couleur flamboyante de ses cheveux. "Mon maître... !" Evidemment, elle avait oublié que son apparence n'expliquerait pas ses paroles. Elle les regrettait déjà. Elle recula d'un pas, n'osant plus dire un mot. "J'ai déjà paru assez bizarre, pas la peine d'en rajouter..."

Il pointa du doigt le petit personnage qui semblait être une fouine, restant ainsi pendant un quart d'heure... Il se décida enfin à ouvrir la bouche mais la seule chose qui en sorti ne fut que de l'air projeté rapidement de sorte à en faire un bruit peu agréable à l'oreille.

-"Non, je ne suis pas un nain, je suis un Nain, telle est la nuance que ton maître aurait pu te l'apprendre. Tu te demandes sans doute quelle différence fait-on entre un nain et un Nain ? ..."

Après avoir observé attentivement Loyu, Switch décida de lui donner sa langue... au chat... enfin à Loyu...

-"Et bien un nain est un personnage de petite taille qui boit, qui est saoul et qui tombe... Un Nain est un grand personnage de petite taille qui boit, qui est saoul et qui tombe... mais qui n'a aucun problème d'alcool.
Mais sinon, toi tu ne serais pas une fouine ? Comment une fouine peut elle parler notre language ? ..."

Elessar regarda Switch avec des yeux rond comme des culs d'bouteilles.

"Mais dis moi t'as d'la merde dans les yeux ou quoi, elle a une drôle de tête ta fouine, elle a des cheveux, des formes, des jambes...

... Aaaah mais oui c'est vrai t'étais pas là quand les vieux l'on transformé c'est p'tet pour ça que tes yeux sont restés sur l'idée de la fouine, je pense qu'il faut te faire un formatage du cerveau, ou alors c'est que tes yeux supportent pas le même format d'image que nous ???

*Se gratte la tête*
Oula je m'éloigne du sujet là nan.

En tout cas c'est plus une fouine valààà."

Narcisse, perdu dans ses pensées, vit le nain.
"Tagazok à vous maître nain. J'ai l'impression que vous nous serez bientôt fort utile, surtout qu'au bout de ce chemin y a comme qui dirait une grotte. Enfin si on arrive au bout de ce chemin..."
Puis Narcisse se retourna vers le chemin, il n'avait plus qu'à attendre que ses compagnons le suivent. Il attendait surtout une réaction de l'assassin qui dans les papiers que le grand conseil lui avait confié avait une carte.

Le temps de décuver, Switch s'aperçut alors qu'Elassar disait vrai.

-"Raaaah, veuillez m'excuser, mais c'est à cause de ce satané pouvoir héréditaire dont je ne peux me débarrasser... euh... il me permet de... euh... voir la véritable forme des gens... Voilà !"

Alors que son haleine empestait le whisky des collines, Switch continua son explication, complètement à l'Ouest ....

"Ouais. Ca je le savais. Un nain est rarement sobre." Elle s'inclina, laissant ses cheveux tomber en cascade devant ses yeux.

- Merci Maître Nain, pour vos éclairssissements. ("Pour ce que j'en avais besoin.") Et pour la méprise, vous êtes tout pardonné. J'ai à vrai dire moi aussi bien des difficultés à m'habituer à cette forme.

"Comme ça, idiot, il est sûr et certain de ne pas s'être trompé. Pfff..." Elle se releva, laissant entrevoir ses pensée dans une légère grimaçe qui s'estompa bientôt. "Tout le monde ici savait déjà ce que j'étais... Même si personne ne sait vraiment qui je suis. Enfin..." Son visage s'éclaira de curiosité.

- Quel pouvoir, quand même, Maître Switch. C'est bien rare... A vrai dire, je l'ai vu, une seule fois, chez...

"Chez un Elfe Noir qui a bien failli te faire la peau." Le visage hâlé de la jeune femme pâlit. Non pas à la pensée qu'elle avait bien failli mourir, mais à la nature même de cet "Elfe Noir"... qui n'en était pas vraiment un.* Tentant d'éclipser tant bien que mal ces pensées lugubres, elle sourit au nain, faisant surgir son goût de la découverte.

- D'où vient-il donc ? ... Ce pouvoir, je veux dire.

Tout en prononçant ces paroles, un violent frisson la secoua. "Mais qu'est-ce que c'est donc ?" Instinctivement, elle porta de nouveau ses bras autour de son corps, se frictionnant machinalement.

* Note du narrateur : Cet "elfe noir" est un des autres personnages joué par l'auteur.

Arsenic était resté dans une ombre que l'on pourrait qualifier d'artificielle depuis l'arrivée du nain, et lorsqu'il s'avança vers le groupe, le nain découvrit sa présence avec surprise.
"Ainsi ce nain voit la véritable apparence des gens... Je me demande comment il me voit, ou comment il me verra lorsque..." L'assassin préfèra chasser cette idée de son esprit, et se rappela que l'ange semblait connaître la construction des lieux. Il s'avança vers ce dernier et lui demanda:

Connaissez-vous assez la structure de ce chemin afin de prendre le risque de nous y embarquer? Les papiers que m'ont donné les personnes du Conseil ne sont que de simples lettres à donner aux différentes tribus montrant que nous travaillons bien pour le Grand Conseil, aucun plan.

Puis, il s'aperçut que Loyu tremblait face aux bouffés de vent. Il semblait ne pas comprendre ce qu'était la sensation de froid, car ces yeux semblaient surpris à chaque grelottement de son corps. Il attendait toujours la réponse de Narcisse, mais était peiné de voir la première personne avec qui il avait semblé ne serait-ce que partager des paroles humaines, être dans cette adversité que d'affronter les nouvelles sensations d'un corps étranger... Il se dirigea alors vers la chimère, et lui expliqua:

Cette sensation que vous ressentez vient du fait que vous avez froid.

L'assassin fouilla alors un moment dans sa cape, puis la tendit vers Loyu. En effet, il venait d'enlever ses affaires de sa cape afin de ne pas encombrer l'ancienne fouine.

"Avant toute chose, sachez que j'ai mis les pieds sur ce chemin trois fois. Par chance il ne m'est rien arrivé, car je n'étais pas accompagné."
Narcisse fit une longue pose, comme perdu dans ses souvenirs...
"Ah pardon je réfléchissais... Donc, ah ! Oui le chemin, il est nommé le chemin serpentant pour bien des raisons, D'une il est composé de trois virages, un à droite, un à gauche et un à... droite. Le chemin ou les passants qu'on trouve dessus ne sont pas dangereux, il n'y a qu'une seule raison pour laquelle je suis toujours en vie, je n'ai jamais dormi sur ce chemin, on dit que la nuit les morts se réveillent et en profitent pour tuer les malheureux qui y sont. Mais ça on le saura bien assez tôt."
Voyant le regard de ses compagnons il ajouta :
"Dans deux heures, le soleil disparaîtra dérrière les montagnes là-bas, et malheureusement pour nous quand l'astre céleste disparaît et que la lune apparaît on est jamais sûr de ce qui peut arriver. Enfin je ne me fais pas de soucis, La fouine, qui ne nous a toujours pas donné le nom qu'elle prendra, arrivera je pense à se défendre, le nain sera un bon combattant, du moins je l'espère, si l'on doit combattre la nuit, vous serez un précieu allié, comme le semi elfe. Quant à moi, voyons... Disons que je pourrais au moins détecter les ennemis."
Narcisse vit l'assassin donnez sa cape à la femme-fouine et il dit :
"Nous aurions dû pensez à cela en effet, notre charmante compagnone n'a pas d'affaires, à la prochaine ville il faudra acheter des vêtements. Gardez la cape d'Arsenic pour le moment, si l'on trouve une biche ou autre animal ou s'en servira pour vous fabriquez deux trois vêtements vite fait."
Puis Narcisse tourna la tête vers le chemin...
"J'oubliais, Arsenic, vous devez avoir une lettre pour les nains d'Allec, les montagnes là-bas, et une pour les elfes Iun. Là on a le choix, les deux sont à la même distance de nous, la seule différence, pour les elfes il faudra sortir du chemin et je tiens à dire que je n'aime pas ça du tout..."

- Froid ?

Cela chassa littéralement et définitivement le nain de ses pensées. Elle secoua la tête. Elle ne comprenait pas. Elle n'avait jamais eu froid. Puis elle se rappela l'absence de fourrure.

- Ah bah oui, forcément...

Elle accepta la cape avec reconnaissance, honteuse de l'avoir laissé rejetée un peu plus tôt. Elle s'emmitouffla dedans, retrouvant la chaleur qu'elle avait autrefois connue, naturellement. Ce faisant son doigt passa sur une cicatrice, zone plus sensible qui signala d'un picotement qu'elle n'appréciait pas d'être touchée. Triste souvenir en réalité. Et douloureux. Mais son coeur battait, et c'était ce qui importait. Elle regarda le jeune homme d'un air coupable : elle le privait ainsi du réconfort de son propre vêtement.

- Vous êtes sûr que... ?

L'assassin la coupa d'un signe de tête : il ne lui avait pas donné sa cape à contrecoeur. Elle hocha la tête, s'apercevant distraitement qu'elle s'était mise à vouvoyez ceux qu'elle cotoyait, chose qu'elle n'avait jamais faite dans sa vie de fouine. "Mais je ne suis plus une fouine." Peut-être que cela faisait partie de son apprentissage pour devenir "humaine". Mais elle préférait quand même tutoyer. Il faudrait qu'elle demande ce que chacun préférait. "Oui, c'est le mieux."
Elle entendit alors l'ange parler, et écouta le plus attentivement possible. Elle ne l'aimait pas beaucoup, mais il y avait une raison à sa présence, et elle eût tôt fait de la comprendre. Des remarques lui venaient aux lèvres au fur et à mesure, mais elle le laissa terminer, se donnant ainsi le temps de la réflexion. Quand il eut finit, elle ne trouva pourtant pas ses mots. Elle tourna les phrases de Narcisse dans sa tête, ses tentatives pour les mettre en ordre échouant systématiquement. Elle répondit donc comme cela lui venait en tête, commençant par ce dont elle se souvenait le mieux, son nom.

- Je vous l'ai dit, je m'appelle Loyu.

Elle fronça les sourcils. Elle avait mal de le reconnaître, mais l'ange avait raison. Ce nom ne pouvait plus être le sien. C'était un nom de mâle, qui plus est, très loin d'un nom humain. Mais elle était "née" avec. Son visage s'empourpra, ses yeux se fermèrent.

- Ca ne peut plus être mon nom... mais comment voulez-vous que j'en choisisse un autre ? Ca, c'est quelque chose que je ne peux pas faire...

Peu importait s'ils ne comprenaient pas ce qui lui faisait dire ça. Mais la simple logique voulaient que ce soient les parents d'un enfant qui lui donnent le nom qu'il garderait, il ne le choisissait pas lui-même. Elle n'avait jamais eu de parents, et se refuserait à dénier celui qui lui avait été donné. Fût-il inconcevable à présent. Intérieurement, elle espérait que l'un de ses compagnons lui trouve un nouveau nom, assumant par ce geste le rôle de ce "parent", même s'ils resteraient simples compagnons. Ce serait une situation étrange. Elle ne connaissait pas encore les coutumes humaines, et ignorait si donner ainsi un nom à une personne pouvait avoir une signification particulière. "On verra."
Une autre parole fulgura dans l'esprit de la chimère, et son visage se leva, choqué, vers l'ange.

- Je... Quoiqu'il en soit, il est hors de question que vous tuiez des animaux pour me vêtir ! Je le refuse !

"Et là, tu as eu l'air de la personne la plus naïve qui soit." Car elle se doutait qu'ils ne tueraient pas des bêtes expressémenty pour elle, il faudrait bien que le groupe se nourrisse, pendant le périple qui les attendait, s'ils restaient longtemps sans croiser de ville.
Elle se remémora alors ce que Narcisse disait à propos de cet endroit.

- Les morts... Ce n'est pas possible, ça... S'ils doivent se réveiller dans deux heures, ne ferait-on pas mieux de se dépêcher ? Je ne sais pas vous, mais moi, je préfère quand même ne pas me retrouver face à eux, si on peut l'éviter.

"Petit animal trouillard !" Quelque soit son apparence, c'est ce qu'elle était, et même si son physique ne le justifiait plus, elle agirait toujours comme tel. Elle frissona. Mais pas de froid, cette fois. Ce frisson, elle le connaissait. Remontant le long de l'échine, il était de ceux qui empoisonnait l'esprit. Elle avait peur. Et aucune honte à le reconnaître.

"Des morts ?!" Voilà des adversaires que Arsenic n'avait jamais rencontré... D'ailleurs ces anciens adversaires étaient le plus souvent des personnes de la garde impériale... Jusqu'à cette sorte de rédemption. Pendant un court instant, l'assassin fut plongé dans un passé douloureux et lointain. Il se rendit compte que chacun aurait pu le voir plongé dans ses pensées, car il avait oublié qu'il n'avait plus sa cape, même si ses vêtements amples donnaient du mal à ses compagnons d'aventure à distinguer son corps, le vent agitant le tissu, apportant une difficulté à discerner ne serait-ce que sa corpulence.
Le regard rouge se tourna vers l'ange, comme pour lui montrer qu'il avait écouté ce qu'il avait dit, puis il s'adressa au groupe:

Hum... Je pense que nous devrions soit nous mouvoir dans les plus brefs délais, soit préparer un campement pour la nuit. De plus, autant emprunter le chemin le plus facile en premier, les nains nous apporteront ainsi peut-être plus d'informations, même si les elfes ne sont pas leurs compagnons d'arme. Ce ne sont bien sûr que des propositions.
Quant à ces morts-vivants, ils ne me font pas peur, mais s'ils sont nombreux, nous risquerions d'être débordés.

"Un nouveau genre d'ennemis à affronter" pensa Arsenic. Une partie de lui voulait les affronter, mais l'autre était plus catégorique sur ce point. De plus, si le groupe était débordé, et que l'assassin se faisait trop blesser, ils découvriraient son autre personnalité. Arsenic savait que ce n'était pas de la shizophrénie... Non... C'était pire que ça...

Elle se rendit tout d'un coup compte, comme un éclair de conscience, que l'assassin était resté plongé dans ses pensées pendant pratiquement tout le temps où elle avait parlé... "A quoi donc... ?" Mais pour une fois, elle eut le tact de garder le silence. Revenant à leur sujet, ce fut lui qui reprit la parole. Elle l'écouta avec attention, sans dire un mot, mais ne put s'empêcher d'ouvrir des grands yeux effrayés. Elle ne savait pas s'il voyait la manière dont elle le regardait, mais avant d'avoir réfléchi à ce qu'elle faisait, elle était sur lui et avait ses poings contre son torse.

- Mais ça va pas ! Pourquoi parler de ce battre contre ces choses ? Et monter un camp ? Alors qu'ils peuvent nous tomber dessus ? Autant leur offrir directement nos gorges !

Les grands yeux restèrent fixés sur ceux du jeune homme, elle resta un moment immobile ainsi. Sa réaction avait surpris tout le monde (elle y compris), elle avait cédé à un instant de panique. Sous le regard perçant de l'assassin (et ceux des autres), elle s'aperçut que son comportement était complètement déplacé. Ses yeux papillotèrent, et elle s'éloigna, lentement...

- Dé... Je suis désolée...

Elle se retourna, les joues rouges, réajustant la cape sur ses épaules, qui manquait tomber à cause de son geste.

"Très bien, même si c'est le chemin le plus risqué nous irons chez les nains. Quelqu'un aurait il une dague dont il ne se sert pas ? Car, mademoiselle, vous serez obligée de vous battre vous aussi, et bien que vous ayez des griffes, elles ne vous seront d'aucun secours."
Narcisse s'approcha discrètement de l'assassin et lui glissa a l'oreille :
"Si vous avez des poisons préparez les..."
Puis il se retourna vers le chemin et dit :
"Puisqu'on a plus rien a faire, en route!"

Narcisse avait malheureusement mal calculé, il n'avait pas prit en compte la différence des heures, le décalage à cause de l'hiver etc... Si bien que la nuit tomba alors que nos zéros n'avaient même pas fait 1 kilomètre de chemin. Il durent donc installer un campement et l'on assista à un festival de conneries en tous genres.

Le groupe s'était arrêté, contraint par la nuit de monter un camp de fortune. La chimère avait beau avoir été un animal nocturne, elle n'était pas rassurée pour autant : la nuit était naturelle, pas les mort-vivants ! En plus, elle ne savait pas monter une tente. "De toute façon, je n'en ai pas, alors..." Mais plus que ses inquiétudes pour le couchage, c'était la sensation oppressante et débilitante de la peur montait en elle, lui nouait le ventre. Elle n'en pouvait plus, il fallait qu'elle passe ses nerfs sur quelqu'un. Et la cible était toute trouvée...

- Tu nous avais dit que l'on avait encore le temps de sortir d'ici avant la nuit ! Et nous on se retrouve où ? Au bord d'un chemin lugubre avec le risque de se faire attaquer à tout moment par une armée de zombies ! Mais tu avais la tête où quand tu nous as dit ça ?

Narcisse regarda la jeune femme, d'un air plus surpris qu'effrayé. Mais elle campait sa position, même si elle avait conscience d'exagérer la situation. "Mais à peine..."

Narcisse fut grandement surpris par la réaction de Loyu.
"J'avais dit que nous aurions le temps si nous nous dépéchions, malheureusement, vous avez grandement discuté... Et sachez que même si je ne tuerai jamais une femme, pour vous je pourrais faire une exception..."
Narcisse fit touner sa faux comme pour marquer sa menace.
"Si quelqu'un pouvait récupérer du bois, ça éviterait qu'on se fasse attaquer par des tigres ou des loups. Et au moins on aura un feu..."
Puis Narcisse s'envola un instant pour voir ce qu'il se passait autour d'eux.

La nuit était effectivement tombée plus vite que ne l'aurait pensé Narcisse. Lorsque Loyu commença à agresser l'ange, Arsenic voulut prendre la défense de ce dernier, trouvant que la chimère criait un peu trop fort, mais lorsqu'il entendu la menace envers elle, il ne put s'empêcher de répliquer :

Essayez donc de vous en prendre à elle... Arsenic balbutia sur cette phrase et reprit, un brin embarassé. Je veux dire à quelqu'un de ce groupe sans qu'il n'y ait autre besoin que de satisfaire vos désirs, et vous aurez à jamais une ombre comme seule pré-occupation si je ne réussis point à vous calmer...

Il savait que Loyu était au courant que ça la concernait plus que quiconque, et c'était pour ça que l'assassin s'était rattrapé au profit du groupe. De plus, Loyu était le genre de personne à vouloir se débrouiller seule dans l'adversité, selon Arsenic...
Une fois l'ange surveillant les environs, Arsenic alla chercher du bois, s'écartant du sentier pour s'enfoncer dans une forêt à la recherche de quoi allumer un feu. Il trouva quelques morceaux, lorsqu'il entendit quelqu'un derrière lui...

Elle regarda la faux de l'ange avec dédain. Cette arme de l'impressionnait pas, pas plus qu'aucune autre. Ce n'est pas ce genre de menace qui allait l'intimider. Elle le regarda s'éloigner, s'avouant qu'il avait raison sur un point, un feu serait plus qu'appréciable. Et vu son manque d'utilité, elle pouvait bien rendre le petit service d'aller chercher du bois.
Mais sa bonne résolution fut vite oubliée, distraite par l'assassin qui intervenait pour elle, de façon à peine voilée. Elle se rendit compte grâce à cela que sa colère avait été excessive, mais elle avait toujours été ainsi quand elle avait peur. Sa première décision effacée, elle en prit une autre. La jeune femme alla d'un pas résolu vers l'ange.

- Excuse-moi, pour tout à l'heure...

L'ange tourna à peine le regard vers elle, mais ce qu'elle en vit ne lui donna pas l'intention d'en voir plus... ni de rester auprès de lui plus longtemps.

- Bon bah euh... Je vais chercher du bois !

Elle se détourna vivement, se sentant doudain à une place où elle ne devait pas être, et courut vers le bois sans attendre la moindre réponse. Elle vit qu'Arsenic l'avait précédée, il n'avait pas caché ses traces. Elle le rattrapa vite, même à travers les brousailles, et commença à ramasser du bois avec lui.
Au bout d'un moment, le silence lui sembla pesant. Un fagot de petit bois dans les bras, elle releva la tête, laissant ses mains travailler d'instinct.

- Pourquoi tu... vous... tu... Zut !

"Voilà ce que tu y gagnes avec tes scrupules de politesse !"

- Pourquoi euh... Pourquoi prenez-vous systématiquement ma défense ?

Elle ne savait pas comment l'exprimer, et le ton avait été un peu brusque. Elle espérait que l'assassin ne l'interprèterait pas mal. Au risque d'enfoncer un peu plus profondément encore sa réputation, elle crut bon d'ajouter une autre question, pour adoucir la première.

- Vous préférez que je vous vouvoie, ou tu préfères que je te tutoie ?

"Et comment poser cette question de la façon la plus idiote du monde !" Elle sentait bien qu'elle n'était plus tout à fait elle-même, depuis qu'elle avait "acquis" ce corps. "C'est très désagréable. Vraiment..."

Narcisse surveillait les environs, Arsenic et Loyu s'étaient écartés du chemin à la recherche de morceaux de bois. Switch, lui, devait à sa grande habitude cuver.

Arsenic et Loyu discutaient quand un léger bruit se fit entendre. Alors qu'Arsenic avait déja dégainé et que Loyu (devenu Layna si je ne m'abuse) se préparaient déjà à un affrontement, une jeune elfette des plus bizarres apparut devant eux.