Les chroniques de Narcissia
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Les chroniques de Narcissia

Un jeu de rôle se passant dans l'univers surprenant de Narcissia, venez en aide à ce monde sur le point de disparaître...
 
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 Extraits de RP : Avariels...

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Layna
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MessageSujet: Extraits de RP : Avariels...   Extraits de RP : Avariels... Icon_minitimeVen 5 Jan - 4:25

Et si une ensorceleuse avarielle assassinait ses parents ?
(Coeur sensibles s'abstenir : je préviens tout de suite, le meurtre n'est pas le sujet principal ; il s'agit d'un viol.)



Elle était chez elle. Dans la pénombre des chandelles oscillantes. Elle ne se rappelait pas les évènements récents. Elle avait l’impression d’avoir été juste avant avec son maître, mais elle était ici. Elle se sentait une langueur inhabituelle, comme si elle sortait d’un long sommeil. Elle ne distinguait pas grand chose au travers du brouillard de ses yeux, mais bientôt il s’éclaircit. La lumière était à peine suffisante pour qu’elle ne devine les contours des meubles. Pourtant, elle les vit. A terre. Deux corps immobiles. Ceux qu’elle aimait… Elle cria. C’était impossible ! Elle se précipita vers eux, tentant désespérément de les ranimer. En vain. Ce fut lorsqu’elle s’assit sur ses pieds, effondrée, qu’elle remarqua. Elle leva ses mains vers son visage. Même à la lumière incertaine, elle pouvait le voir. Ses mains étaient rouges... Du même rouge que le sang qui coulait des plaies béantes de ses parents, du même rouge que le sang qui maculait le couteau qu’elle se souvenait avoir lâché un peu plus tôt.

- Non !

Elle voulut refuser l’évidence. Mais comment ne pas croire à ce que l’on a sous les yeux ?

- Non ! Non !

Elle pleura. Les larmes étouffèrent ses cris. Mais elle avait certainement déjà été entendue... Elle s’en moquait. Tremblante, elle s’éloigna des corps, vers l’endroit où elle se trouvait avant de comprendre l’horrible réalité. Ses mains tremblèrent encore plus lorsqu’elle saisit le couteau. A genoux, elle tourna la pointe contre sa poitrine. Les dernières larmes qu’elle pourrait verser s’écoulèrent, réchauffant ses joues glacées. Elle serra les dents, mordant ses lèvres jusqu’à ce qu’elles en saignent. Ses yeux se fermèrent douloureusement. La pointe s’éloigna légèrement, pour mieux frapper...

- Maellen ! Non !

Elle ouvrit les yeux, laissant son geste en suspens. La lame lui glissa des doigts, retombant lourdement sur le sol. Aleki éloigna le couteau d'un coup de pied. Il s’agenouilla à côté de la jeune Avarielle.

- Ce n’est pas la solution...
- Je les ai tués...
- Je n’y crois pas.
- Comment peux-tu dire ça ! Regarde autour de toi !
- Je te connais... Je n’y crois pas.
- Pourtant...

L’Avarielle baissa les yeux. Elle aurait tellement voulu que tout ceci ne soit qu’un rêve. Mais elle était bien réveillée, elle le savait...

- Je ne veux plus vivre... Ils sont morts...

Le visage d’Aleki se tordit en un rictus douloureux. "Mais ne sais-tu pas qu’ils n’étaient pas les seuls à t’aimer ?" Il sentait les larmes lui venir au yeux. Mais il ne dit rien. Tout ce qu’il ressentait depuis le premier jour ressortit à présent. "Tu n’es pas seule..." Non, elle n’était pas seule... C’était lui qui l’était... Il le serait tant qu’il ne lui dirait pas. Mais il ne pouvait pas... Il connaissait les sentiments de Maellen à son égard. Il ne voulait pas gâcher la relation qu’il entretenait, précieuse, avec elle. Il souffrait de ne pas faire cet aveu, si simple et si complexe, tout comme il souffrait de savoir ce qui arriverait s’il trouvait ce courage. Pourtant, à cet instant...

- Excuse-moi...

Il prit le couteau avec lui, et sortit en courant. Il ne voulait pas qu’elle voie ses larmes. Ces larmes d’amertume, de dégoût, qui, il le savait, démontrait son amour pour elle... Dans la rue déserte, il s’appuya contre un mur, se laissant glisser jusqu’au sol. Il laissa venir les gouttes salées. Malheureux de ne rien pouvoir pour l’Avarielle, furieux aussi... Mais cette colère s’estompa rapidement, comme disparaissant de lui. Ne lui restait alors que son désespoir...

- Imbécile.

Aleki leva les yeux, et ce qu'il vit n'était autre que... lui-même. Les yeux dorés fixaient les siens, rougeoyants. L'Avariel ne comprit pas ce que cela signifiait. Il se contenta de regarder son image, hébété.

- Tu es égoïste. N'entends-tu pas Maellen qui pleure tandis que tu te lamentes ? Aurais-tu oublié qu'elle a bien d'autres moyens d'attenter à sa vie pendant que je te l'explique ? Regarde-toi...

Et il se vit tel qu'il était. Comme s'il voyait aux travers des yeux de son double - mais n'était-il pas lui, après tout ? - il se vit, mi-assis, mi-accroupi, effondré, les yeux embués, dans le vague... Misérable, pitoyable...

- ... Pathétique...

Il ne put que baisser les yeux et approuver. Il savait que c'était ce qu'il ressentait lui-même... Sauf que ce "lui-même" s'était détaché de lui... Il connaissait avant même qu'ils ne soient prononcés les mots qui allaient sortir de la bouche de son ego. Car son esprit y faisait écho.

- Tu n'es qu'un lâche.


Dernière édition par le Sam 6 Jan - 2:15, édité 2 fois
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Layna
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MessageSujet: Re: Extraits de RP : Avariels...   Extraits de RP : Avariels... Icon_minitimeVen 5 Jan - 4:25

(Suite)


Maellen ne comprenait pas. Pourquoi était-il parti ? Elle avait dit cela pour montrer son grand besoin de réconfort. Et il était parti, sans comprendre... Pourtant, elle savait qu'au fond, ces paroles prononcées sans réfléchir reflétaient la stricte vérité. Ceux qu'elle aimait n'étaient plus, par sa faute. Sans eux, elle ne se sentait plus à sa place ici, ni même sur la terre. Aleki avait emporté le couteau, pensant sans doute éviter ainsi le risque qu'elle ne se fasse du mal. Mais au fur et à mesure qu'elle y pensait, cela s'éclairait, devenant une évidence. Elle ne méritait plus de vivre... Et elle regardait les deux corps entrelacés même dans la mort, avec pour seule envie de les rejoindre. Ses lèvres subirent encore la morsure de ses dents, qu'elle aurait voulu plus ferme, plus douloureuse. Cela ne la soulageait pas. Les larmes continuaient d'effleurer ses joues, malgré elle, elle ne les retenait pas.
Elle entendit des voix, dehors. Elle ne fit pas l'effort de les reconnaître. Elle se laissa tomber. Assise ainsi, entre ses jambes pliées, elle paraissait telle une petite fille, perdue. Pourtant, dans l'esprit de l'Avarielle, les choses étaient plus claires que jamais. Elle avait déjà pris sa décision, elle s'y tiendrait. Repliant ses ailes d'argent autour d'elle, elle ferma les yeux. Posant ses deux mains l'une contre l'autre devant sa poitrine, on aurait pu la croire en prière. Mais elle rassemblait ses forces, le peu qui lui restait d'énergie. Envoyée en un point précis de son corps, elle achèverait sa vie...

A genoux dans la poussière de la rue, Aleki regarda son autre lui entrer calmement dans la maison de Maellen. Il ne pouvait que le laisser faire. Comme il l'avait dit, comme lui-même l'avait ressenti, sa lâcheté l'empêcherait d'agir... Mais il avait confiance. Si son corps s'était divisé en deux moitiés, c'était sans doute pour une raison précise. Ici, certainement pour qu'il ose venir en aide à la jeune Avarielle... Il ferait ce qu'il faudrait... Et il se voyait en permanence spectateur et acteur. Chacun était étroitement lié à l'autre...

Il s'approcha d'elle comme d'un petit animal apeuré. Mais voyant Maellen prostrée, une flamme bleutée en train de se former entre ses mains, Aleki faillit perdre sa contenance. Il courut vers elle, et sépara vivement ses doigts, qu'il garda serrés entre les siens. L'énergie ainsi récoltée se dissémina de nouveau dans le corps de l'Avarielle, éloignant tout danger. "Du moins, dans l'immédiat." Les yeux dorés regardèrent Maellen avec une intensité qui lui fit détourner les siens.


- Tu veux vraiment mourir ?

L'Avarielle ne dit rien. S'il posait la question, c'est qu'il connaissait déjà la réponse. Lâchant une de ses mains, il prit délicatement le menton de Maellen, et le tourna vers lui, la forçant à le regarder.

- Dis-moi pourquoi. Je ne comprends pas.

Maellen secoua la tête. Il le savait, alors pourquoi ainsi la tourmenter ?

- J'ai du sang sur les mains. J'ai tué ceux que j'aimais. Je ne mérite plus...

Aleki lui posa un doigt sur la bouche, l'empêchant de continuer.

- N'as-tu jamais pensé qu'ils n'étaient pas les seuls pour qui tu pouvais vivre ? Il y sans doute quelque part quelqu'un qui t'aime autant, si ce n'est plus, qu'eux, tu ne crois pas ?
- Comment quelqu'un pourrait-il m'aimer après ce que j'ai fait ?
- Réfléchis... L'amour ne se mérite pas. Il ne se déclare pas en fonction de tes actes. De même que la vie. Ne dis pas que tu ne mérites plus de vivre. Elle t'a choisie pour être ici, ne la détruis pas sans savoir... Car je ne mérite pas plus de vivre que toi...

Maellen détourna de nouveau la tête. Que répondre à cela ? Mais ce n'était pas ainsi qu'elle le ressentait. Et y avait-il une personne au monde qui soit capable de lui faire changer d'avis ?

- Maellen, tu ne comprends pas...

Aleki secoua la tête. Il n'avait pas été direct, espérant qu'elle saurait le reconnaître dans ses propos. Mais elle était trop aveuglée par son propre chagrin... Que fallait-il qu'il fasse pour qu'elle ouvre enfin les yeux ?

- Maellen...

Lâchant complètement ses mains, il la saisit par la taille et la souleva, pour la forcer à rester sur ses pieds. Elle ne se fit pas prier, mais ne le regardait toujours pas.

- Maellen, ce n'est pas ta faute...

Pas une réaction. Alors il la prit dans ses bras, comme le grand frère qu'elle voyait en lui. Doucement, il la berçait, pour la calmer, la rassurer. Il dégagea son visage de ses cheveux, espérant qu'elle lève les yeux.

- Maellen, que dois-je te dire... ?

Et soudain, comme si le fait de prononcer une énième fois son nom avait débloqué ses barrières, un torrent de larmes s'échappa de ses yeux, silencieux. Soulagé, Aleki la laissa se reposer sur son épaule. Elle avait besoin de réconfort, il était là pour lui en donner.

- Pleure tout ce que tu peux, si cela te fait du bien...

Il caressa ses cheveux, la sentant progressivement se détendre. Alors qu'elle avait le corps encore secoué de sanglots, elle leva les yeux vers lui, en un remerciement muet. Il l'embrassa sur le front, essuya les joues humides. Puis il posa sa main derrière sa tête, posant ses lèvres dans la chevelure abondante. La détresse de la jeune Avarielle le touchait plus qu'il ne le pouvait penser... Cela fit ressortir un désir qu'il avait enfoui pour le bien de sa compagne...
Sa main glissa lentement le long de la soie des cheveux, continuant la caresse jusque dans le dos de l'Avarielle. Ses pleurs semblaient s'être calmés, elle ne réagit pas. Les doigts remontèrent lentement, jusqu'à atteindre la fine bretelle qu'ils firent descendre le long de l'épaule. Maellen recula la tête, les yeux vides.


- Je ne veux pas...

Aleki la fit taire d'un baiser. Elle sursauta, s'échappant de ses bras. Il la retint avant qu'elle ne tombe, elle le repoussa. Mais sans vigueur.

- Je ne veux pas...

Elle tomba. L'Avariel se pencha sur elle, un sourire bienveillant aux lèvres, le regard aimant. Elle recula, comme elle le pouvait. La bretelle de la fine robe de moire continuait son chemin sur le bras de l'Avarielle. Elle ne le remarqua pas.

- Je ne veux pas...

Aleki l'avait rattrapée. Avant qu'elle n'aie pu résister, il la serrait dans ses bras, embrassant son visage et son cou avec beaucoup de douceur.

- Je ne veux pas...

C'était une Avarielle sans force qu'il avait dans les bras. Elle répétait inlassablement cette phrase, mais ne pouvait rien pour empêcher l'Avariel de succomber aveuglément à sa passion.

Son double le voyait. Plus il avançait, et plus Maellen était envahie par la peur. Il savait qu'elle ne comprenait pas le comportement de son ami, qu'elle se savait impuissante face à cet excès de zèle. Et lui pauvre spectateur ne pouvait que regarder la débâcle de sa confiance. Pouvait-il se raisonner lui-même ? Il pouvait toujours essayer... *Elle dit qu'elle ne veut pas...* Ce fut cette phrase, la seule que sa couardise lui permettait de prononcer, il le savait, qui provoqua la rupture. Car la réponse qu'il entendit fut la pire qu'il pût imaginer. Il la reçut comme une gifle. *Et alors ?* Etait-ce cette courte phrase, ou le sentiment de se retrouver seul dans son propre esprit qui le projeta en arrière ? Il ne le sut pas. Mais alors des larmes coulèrent de ses yeux devenus verts. Il comprenait que c'était lui qui modérait son ego. A présent, il n'avait plus aucun frein... Et il ne pouvait que regarder sa bien aimée subir ce qu'il n'aurait jamais souhaité à aucune femme... Et c'était lui-même qui... Il savait ne pas pouvoir intervenir, même si c'était ce qu'il souhaitait de tout son être... Car ils étaient deux, et cela ne se pouvait. Parce qu'il était lui, chaque moitié complémentaire de l'autre.

Les caresses se firent plus fougueuses, les baisers plus rudes. Il entendit à peine Maellen crier. Il avait été libéré de ses entraves, il était seul à présent à dicter les mouvements de son corps. Il se pencha sur l'Avarielle, à présent débarrassée de sa robe... Elle se recroquevilla sur elle-même, profitant du mince relâchement de l'emprise qu'il avait sur elle. Il la laissa aller, la regardant avec patience, comme un prédateur observe une proie qu'il a déjà capturée... Elle était nue, et ainsi à découvert, fragile et sans défense... Elle qui était habituellement si encline à provoquer innocemment le désir des hommes simplement par ses formes charmantes était devenue soudainement pudique... pour lui, croyait-il... Il appréciait cela aussi. Il profitait de la vue qu'elle lui offrait... Tout cela... Elle n'en était que plus désirable. Mais il vit cette lueur effrayée dans ses yeux. Il ne comprit pas. Comment pouvait-elle avoir peur de lui ? Il avait toujours pris soin d'elle... Il décida que ce n'était qu'une illusion dûe à sa propre excitation. Elle avait fermé les yeux... Etait-elle résignée ? Lui pensait qu'elle s'offrait.

Mais lorsqu'il s'approcha de nouveau, sa volonté avait refait surface. Ses grands yeux s'ouvrirent, et elle recula, nettement terrorisée. Cela le mit en colère. Elle buta contre quelque chose de mou, qui entravait sa fuite. Elle se retourna, et cria. Elle était coincée contre le corps de ses parents, et Aleki était trop proche... Elle n'avait plus le temps de partir, ni de tenter quoique ce soit contre lui... Il était sur elle... Elle cria encore, exprimant sa peur et son horreur, désespérant que quiconque ne l'entende...


- Aleki ! Je ne veux pas !

Aleki se bouchait les oreilles. Au seuil de la maison, il tremblait... Cela représentait toute la colère, la frustration, le désir que son entier retenait depuis si longtemps. Comment aller à son encontre ? Il regarda pourtant, témoin horrifié de ce dont lui-même était capable... Et il vit...

Aleki était au dessus de Maellen. Ses deux mains la plaquaient au sol, dans le sang des deux elfes égorgés. Elle était horrifiée, tétanisée. Ses cheveux y baignaient, lui laissant ce goût amer. Son corps nu était couvert de ce sang qui lui avait fait perdre le goût de vivre. Il semblait prendre encore plus de plaisir à voir ses yeux révéler le poids de sa culpabilité que la terreur qu'il lui infligeait. Ironiquement, c'était celui-là même qui l'avait convaincue de rester un peu plus longtemps de ce monde, qui était en train de lui faire regretter de l'avoir écouté. Elle avait cru que cet être infâme était son frère. Il était un monstre. Elle criait sa terreur alors qu'il en jouissait. Mais elle ne pouvait rien contre son bourreau. Trop fort pour elle, misérable petite créature ailée qui venait de perdre sa liberté. Il souriait de son impuissance, en profitant pour la couvrir de baisers immondes. Elle savait qu'elle ne pouvait rien. Elle pleura, et ne résista plus. Elle commençait à se résigner à son sort. Non par faiblesse, cette fois, mais étant impuissante contre ce qui lui arrivait, elle préférait éviter des souffrances inutiles... Mais Aleki sembla en prendre moins de plaisir. Sa réaction n'en fut que plus violente. Il la prit alors avec une brusquerie inhumaine, et le sang de l'Avarielle se mêla à celui de ses parents. Ses larmes redoublèrent, mais ce n'était autre que du sang qui coulait à présent le long de ses joues. Maellen ferma les yeux, supportant tous les assauts sans plus un mot. Pourtant, la douleur l'assaillait de toute part. Même ses ailes protestaient. Coincées sous le corps immobilisé de l'Avarielle, leurs os fragiles craquaient un peu plus à chaque fois.

Aleki pleurait, ne pouvant détacher son regard du terrible spectacle qui s'offrait à lui... Il regretta sa lâcheté, mais il regretta aussi d'en souffrir : car sans cette culpabilité, elle n'aurait pas connu cela, même si elle n'aurait plus été de ce monde. Elle aurait préféré, mais elle n'avait pas réellement eu le choix...

Puis tout s'arrêta. Maellen sentit le corps d'Aleki quitter le sien, lui laissant pour tout linceul son propre sang et un courant d'air. Elle ouvrit une dernière fois les yeux : il la regardait. Sans cruauté, mais sans amour. Il la regardait. De ses yeux froids. Rouges comme le sang qu'ils avaient chacun leur tour fait couler. Puis elle sombra dans de bienheureuses ténèbres.
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Layna
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MessageSujet: Re: Extraits de RP : Avariels...   Extraits de RP : Avariels... Icon_minitimeSam 6 Jan - 2:32

Et la suite de la bouche du "bourreau".
(Ce texte fait un peu tâche par rapport au précédent, mais je ne pouvais pas vous laisser sur votre faim (Razz) ; il fallait que vous sachiez pourquoi elle n'était pas morte ! Wink)


- Autant commencer par le plus difficile...

Quand je me suis relevé, Maellen était à terre. Elle était en train de mourir. Je le savais, et je m'en fichais. L'autre pleurait. Je m'en moquais tout autant. Je l'ai forcé à échanger ses vêtements avec les miens. Vous vous en doutez, ils étaient couverts de sang. Je suis sorti. J'étais enfin libre ! Je me suis promené dans la ville endormie. Je crois que j'ai même croisé mon ami alchimiste. Mais tout ce que je voulais était profiter. Je suis resté longtemps dehors, sans rien faire de particulier, avant d'être rappelé à moi-même.

Je regrettais, du fond de mon cœur, je regrettais de ne pas avoir agi. Maellen gisait là, sous mes yeux, et c'était trop tard. Avec les tissus ensanglantés, j'ai pansé ses blessures, comme je le pouvais. Mes larmes étaient amères, mais elles ne lui étaient d'aucune utilité. Je l'ai soignée. Puis quand j'eûs la certitude qu'elle ne mourrait pas, j'ai eu peur. J'ai paniqué. Elle me haïrait à son réveil. Moi je l'aimais toujours, mais je savais que je ne pourrais plus me regarder en face. Je voulais oublier. Je me haïssais. Alors je l'ai laissée là. J'ai eu tort. Sur toute le ligne, j'ai eu tort... Je suis alors allé chez l'Alchimiste. Je devais faire pâle figure, car il s'inquiéta pour moi plus que de raison. Il avait l'habitude de me voir fort, mais j'étais brisé. Je lui ai demandé de m'effacer la mémoire. Et celle de Maellen, pour les quelques heures qui venaient de passer. Je savais que cela risquait aussi de faire oublier à Maellen le meurtre de ses parents, mais je le sais, j'étais égoïste. Sur le coup, je pensais qu'il valait mieux aussi pour elle qu'elle ne se souvienne pas de ce que je lui avais fait. Je me rends compte de mon erreur aujourd'hui. Mais dès que mon ami a prononcé la formule, nous avons oublié. Je ne savais même plus pourquoi je m'étais rendu chez lui. Il inventa une histoire de remède de grand-mère, pour ne pas rompre le sortilège. Je le crus, malgré l'heure tardive, et rentrai chez moi.

Ce n'est que le lendemain que j'appris la nouvelle. Une jeune Avarielle avait tué ses deux parents adoptifs. Elle avait tenté de se donner la mort, mais avait échoué. Personne ne put expliquer les bandages de fortune, pas plus que les blessures étrangement réparties. Elle était toujours inconsciente au matin. Je me suis rendu sur place. C'est à ce moment là que je me suis rendu compte qu'il s'agissait de Maellen. Amnésique ou non, je n'ai jamais pu croire en sa culpabilité. Même si tout indiquait le contraire. Mais elle ne pouvait pas être jugée dans cet état, et personne ne voulait s'occuper d'une criminelle. Alors j'ai proposé mon aide. Je l'ai prise avec moi, et je l'ai soignée. Oui, Maellen, tu es restée chez moi des jours, des semaines, même. Si j'avais su que j'étais la cause de tes souffrances, à ce moment là, je n'aurais pas pu le supporter. Mais tu as fini par guérir... Seulement, tu tenais des propos incohérents... Tu es une enchanteresse, et ces paroles avaient des effets bizarres, provoquaient des évènements inattendus. En attendant de pouvoir se prononcer, les Juges t'envoyèrent dans la montagne, où tu ne risquais de faire de mal à personne. Je ne sais pas si tu t'en souviens, cela devait être un moment particulièrement pénible, et très perturbé. Toujours est-il que quand tu es revenue, tu n'étais pas seule. Celui que tu nommes Flamme était avec toi. Personne ne s'en étonna vraiment, car tous n'en avaient cure. Ce n'est que plus tard que la jalousie naîtrait. Car sur le moment, le jugement avait été rendu : compte tenu de ton état physique et mental, ils te condamnaient à l'exil. Mais tu n'es partie de la Cité Mirage que bien après, quand tu fus rétablie. Complètement. Ce qui a mis des années... Peut-être était-ce pour ça que tu ne te souvenais plus des raisons de ton départ...

Je ne sais pas ce qui s'est passé pour toi, ensuite, mais quand tu es partie, j'étais le plus malheureux... Et aujourd'hui, je sais que j'aurais voulu savoir que j'étais la cause de tout ça...
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MessageSujet: Re: Extraits de RP : Avariels...   Extraits de RP : Avariels... Icon_minitimeSam 6 Jan - 2:35

La suite directe du post précédent n'est pas nécessaire à la compréhension, mais je vous le mets... pour le suspens ! Wink


Aleki ferma les yeux, attendant la sentence. Il savait que ses paroles n'avaient pas adoucit les coeurs, mais tel n'était pas son but. Comme il l'avait dit, il était prêt à assumer ses actions. Mais Maellen le fixait juste froidement.

- Ce qu...

Elle s'éclaircit la gorge. Elle avait des choses à dire, et il devait les entendre...

- Ce que je sais, c'est que prl... pendant ces années, j'ai retrouvé peu à peu la raison. Flamme m'y aidait beaucoup, étant rattaché à mon esprit. Mais t... tu étais distant. Tu t'absorbais dans ton métier de garde, on n.. n... ne se voyait plus comme avant. J'en étais malheureuse. J'ai failli oublier que tu étais mna... mon ami. Pourquoi avoir fui, si tu ne savais rien ?
- Je ne fuyais pas. Tu ne l'as jamais su, mais j'ai passé tout ce temps à enquêter... Je ne te croyais pas capable de commettre un tel crime. Pour moi, tu ne pouvais pas être coupable. Je m'y suis consacré totalement, pour toi. Mais toutes ses années, j'ai enquêté du mauvais côté de la barrière... Je ne m'en suis rendu compte il n'y que peu de temps. Car je n'ai jamais rien trouvé... Jusqu'à ce que je m'adresse aux bonnes personnes...


Pour la suite, le RP est en cours. Il est récent : quelque chose comme... avant hier !) Le meurtre n'est donc pas encore vraiment élucidé ! Razz
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MessageSujet: Re: Extraits de RP : Avariels...   Extraits de RP : Avariels... Icon_minitimeMar 16 Jan - 15:00

Et si la meutrière bannie décidait de retourner chez elle ?
(Il s'agit ici du tout débutdu RP. Chronologiquement, ce texte se situe peu avant que je ne décide qu'Aleki deviendrait un PJ, vous pourrez le voir par la distance que prennent les personnages.)



Maellen volait... Elle était heureuse... Pour la première fois, elle avait rencontré de ces terrestres, et ils étaient bien différents de ce que l'on lui avait fait croire... Oui, elle reviendrait... De ça elle était certaine... Elle regarda légèrement plus bas : Flamme volait, toujours aussi majestueux... Elle savait que même ses congénères lui enviaient un tel familier... Rares étaient ceux qui avaient la force, et le courage, nécessaire à l'invocation d'une telle créature... Il y avait un prix, bien sûr, mais elle ne le regrettait pas ; il n'y aurait nulle part ailleurs meilleur compagnon...
La ville s'éloignait peu à peu, pour n'être plus qu'un point sur le sol... Elle plaignait ses habitants... Comment pourraient-ils jamais la comprendre, elle qui avait la plénitude, la liberté... Bientôt, elle serait de retour... Bientôt, elle retrouverait les siens... Ses semblables... Qui, par cette supériorité physique considèrent les terrestres comme insignifiants... Mais elle devrait taire ses pensées, et le but de ce voyage... Car ce qu'elle avait fait allait à l'encontre de leurs principes... D'autant plus qu'elle avait déjà menti pour pouvoir partir...

Quand elle arriva en vue des portes, elle se crispa... Les gardes la regardaient, et pas de la plus sympathique des manières... La vue de la magnifique et immense Cité Mirage ne la réconforta pas, ce qui l'inquiéta encore plus... Une atmosphère... Elle n'était pas bienvenue... Que se passait-il ? Ses parents avaient-ils mis en alerte toute la cité parce qu'elle était partie sans permission, partie on ne sait où, ni pourquoi ? Savaient-ils où elle s'était rendue, et ceux qu'elle avait rencontrés ? Etait-ce là sa faute ? Résolue, elle se reprit : elle leur expliquerait tout, ils comprendraient... Elle continua donc de voler vers les portes, sans faiblir... Mais lorsqu'elle y parvint...


- Maellen. Que fais-tu ici ?
- Quoi ?
- Ne fais pas ton innocente...

Maellen fut un instant désorientée... Que voulait-il dire ? Ce garde, elle le connaissait depuis toute petite... Elle l'avait même considérée comme son frère... Pourquoi poser une telle question ?

- Mais... Je rentre chez moi...
- Tu ne peux pas...
- Quoi... Pourquoi ?
- Je suis désolé, Maellen, mais tu es revenue. Je dois faire mon devoir...

Sur ce, les deux gardes dirigèrent Maellen vers le centre de la cité... Elle les suivit sans un mot. Ce devait être un malentendu... Ses parents devaient s'inquiéter, où l'emmenaient-ils ? Pourquoi une telle froideur malgré leur amitié ? L'elfe ne savait plus quoi penser... Les gens sur son passage se retournaient, et elle entendait leurs murmures... "Elle est revenue... Malgré ce qu'elle a fait, elle est revenue..." "Tu n'aurais pas du... Tu savais pourtant ce qui t'attend à présent..." "Pauvre petite..." Horreur, surprise, pitié, haine se mêlaient dans la foule, divisée... Mais tous la connaissaient... Ce n'était pas réciproque... Qu'y avait-il ? Que se passait-il ? Etait-ce un crime de vouloir connaître un autre monde ?
Et soudain, elle sut où elle était amenée... Le centre de la ville... Esplanade naturellement formée dans la roche, qui servait de place centrale à la ville, et de lieu pour tous les évènements... Que ce soit les fêtes, les marchés, les jugements, les châtiments... Mais ils ne s'y arrêtèrent pas... Le trio continua jusqu'au seul bâtiment construit dans la ville... La terreur des Avariels et un avant goût de la mort... Quatre murs et un toit... Telle était leur prison... Des larmes coulèrent le long des joues de la jeune elfe...


- Pourquoi ? Je ne mérite pas ça !
- Tu es revenue...

Le premier garde, celui qu'elle connaissait, était compatissant, mais n'avait pas le choix... Le second la regarda d'un air dur, sans pitié. Ce fut lui qui la jeta au travers de la porte et la ferma... Attristé, le premier lui parla au travers du bois...

- Tu n'y resteras pas longtemps : dès que les Juges seront prévenus, un nouveau procès sera organisé...

"Nouveau ?" Mais qu'est ce que cela signifiait ? Que voulait-il dire ? Elle n'avait pourtant fait que rencontrer des terrestres... "Ta curiosité te perdra..." Tels étaient les mots de son maître de magie... Le vieil Avariel avait alors les ailes encore blanches, mais la dernière fois qu'elle l'avait vu, elles avaient grisé, comme pour montrer sa lassitude... "Je me fais vieux, mais tu es encore une enfant... Prends soin de toi, et enseigne à ton tour l'art du vent à ceux qui te précèderont..." Et il s'était évaporé... On lui avait dit que les Avariels ne mourraient pas, mais que leur corps revenait aux nuages... C'était peut-être vrai... Le corps des terrestres, eux retournaient à la terre... "Aldarik ! Elune ! Ksyrona ! Maiden ! Darrel ! Pourquoi me font-ils subir ça à cause de vous ?"
Maellen ferma les yeux, tentant despéremment de ne pas voir, de ne pas imaginer les murs autour d'elle, de ne pas se sentir enfermée, de ne pas paniquer... "Tu n'y resteras pas longtemps..." Oui, mais... Que l'attendait-il après ? Un procès... Mais quel procès ? Elle n'avait rien fait de mal ! Que se passait-il ? Elle tapa du point au sol... Les larmes se déversaient à présent abondamment le long de ses joues... Assise à même la pierre, effondrée, dans l'obscurité... Seule...
Flamme ! Où était-il ? Où l'avaient-ils emmené ? Elle le sentait... Il n'était pas plus libre qu'elle, et son désarroi était l'écho du sien... Les gouttes se firent plus grosses, mouillant la terre qui l'entourait... Mais elle leva la tête... Elle ne devait pas se laisser abattre... Des plus forts qu'elle avaient achevé leur vie, devenus fous entre ces murs... Mais elle ne voulait pas finir ainsi...

Elle se leva, et prit une grande respiration... Elle étouffait... Elle rassembla ses forces, et les déversa dans son sort... La tornade intérieure prit forme dans la pièce, et cette dernière s'illumina de l'incantation muette de l'elfe... Le vent s'enfla, tentant d'écarter les murs, mais ceux-ci le repoussèrent... Maellen tomba à la renverse, et tout redevint noir... Le vent ne suffisait pas, mais la foudre... Si elle l'utilisait ici, elle serait inévitablement foudroyée... Les murs renvoyaient la magie, et ne permettrait pas la sortie des éclairs... Elle souffla. Elle ne devait pas...
Mais il lui restait encore un espoir... L'esprit des animaux dont elle pouvait prendre la forme n'aurait peut-être pas ce malaise, et lui permettrait au moins de garder la raison jusqu'à ce qu'on la fasse sortir... Un chat aux yeux violets prit bientôt la place de l'elfe... Mais le chat aimait sa liberté... Un corbeau ? Mais il battit des ailes, paniqué d'être dans cette cage... Chauve souris... L'animal s'accrocha au plafond, et ce détendit... Au fond de l'esprit simple du petit mammifère volant, Maellen se réjouissait... En voilà au moins un qui ne craignait pas ce genre de situation... L'animal s'endormit, paisible, tandis que l’esprit de l’Avarielle, toujours en éveil tentait de comprendre... En vain…

La porte s'ouvrit sur deux gardes... La lumière aveuglante déstabilisa la chauve souris, qui tomba au sol, redevenue l'avarielle... Elle se releva prestement, et resta dans l'obscurité profonde pour remettre sa robe... Revenant dans la lumière, elle s'épousseta, voulant retrouver un semblant de dignité... Elle suivit docilement les gardes inconnus, qui la menèrent sur la place... Les juges étaient réunis, et la ville entière semblait se presser autour pour assister au procès... Dont Maellen ne connaissait toujours pas la raison... Mais cette fois, elle pourrait s'expliquer, se justifier, s'excuser... Tout pour qu'ils comprennent qu'il ne s'agissait d'un malentendu... Mais lorsque le premier Juge s'exprima, elle perdit toute contenance...


- Ainsi donc, Maellen, tu es revenue... Comment oses-tu te représenter devant nous après ce que tu as fait ?
- Qu'ai-je fait ? Je suis juste descendue pour connaître les habitants du sol... Est-ce interdit ?

La foule scandait un mot sans cesse, mais elle ne le comprenait pas... Ou bien ne voulait-elle pas le comprendre ? D'un signe de la main, le Juge imposa un silence relatif pour reprendre...

- Nous savons où tu es allée...
- Est-ce un crime ?
- ... Parce que c'est nous qui t'y avons envoyée...
- Quoi ?

Tout se brouilla dans l'esprit de Maellen... Elle était descendue de sa propre initiative, elle s'en souvenait parfaitement !

- Maellen la bannie... Tu ne devais plus jamais... Plus jamais... Revenir en ces lieux...
- Q... P... Pourquoi ?
- Tu le sais aussi bien que moi...
- N... Non ! Je ne me souviens pas !

Avec horreur, elle entendit enfin les mots que le public répétait inlassablement... "Assassin... Assassin... Assassin..."

- Je ne peux pas être ce que vous dites ! C'est impossible ! Je me rappelle juste être partie de chez moi, contre l'avis de mon père, parce que j'étais curieuse de connaître le monde d'en bas !
- Tu es revenue de ce voyage... Et devant la correction de ton père, tu les as tué... Lui et ta mère...
- Non ! Je ne peux pas avoir fait ça !
- Tu l'as fait pourtant, et pour cela a été bannie au sol... Tu ne devais plus revenir... Jamais...

Maellen tomba à genoux, et prit la tête dans ses mains...

- Ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai... Je n'aurais jamais pu...
- Tu l'as fait.
- Non !

Le visage inondé de larmes se leva vers le juge, implorant.

- Je ne serais pas capable d'une telle abomination ! Je les aimais !
- Nous ne comprenons pas non plus pourquoi... Mais tu ne devais plus revenir...
- Que va-t-il m'arriver ?
- Tu connais le sort que l'on réserve aux meurtriers revenus de l'exil... Il ne faut pas qu'ils troublent de nouveau la paix de ce lieu...

Maellen fut terrifiée... Oui, elle connaissait le sort réservé aux traîtres... Elle chancela, et tomba en arrière...

- Non ! Pas ça, je vous en supplie !
- Tu ne dois plus pouvoir revenir...

Son sort avait été décidé bien avant que l'on ne l'amène sur l'esplanade... Ses yeux s'ouvrirent et se fermèrent en alternance... La terreur qui l'habitait ne pouvait être atténuée... Ce qu'elle allait subir était bien pire que la mort... Cela n'avait plus d'importance... Elle s'effondra totalement... Le visage dans ses mains elle ne retint plus ses larmes... Tous la regardaient, mais ce n'était plus important... Sa dignité, son honneur... Elle avait tout perdu... Et bientôt, elle perdrait bien plus... La raison pour laquelle elle avait été amenée là et que sa mémoire ne reconnaissait pas, Flamme et les terrestres... Tout... Tout fut effacé... En cet instant plus rien n'avait d'importance... Elle allait perdre... Et son rêve lui revint, plus fort que jamais...Etait-ce ça ? Ni prémonitoire, ni rêve, mais... un souvenir ? Cela ne pouvait pas... C’était impossible, elle n’aurait pas pu... Ce n'était qu'un rêve...
Ainsi cloîtrée dans son monde de terreur et de pleurs, elle ne vit ni n'entendit arriver ceux qui allaient accomplir la sentence... Des gardes l'entourèrent, mais le juge prit une dernière fois la parole.


- Maellen... Je voudrais savoir une chose... Tu ne l'as jamais dit... Pourquoi avoir accompli un tel acte ?
- Je... Je ne sais pas ! Je ne me souviens pas !
- Dans ce cas, je suis désolée Maellen... Mais nous n'avons pas le choix... Il ne peut y avoir d'exception...
- Je vous en prie...

Ces mots étranglés ne parvinrent même pas aux oreilles du Juge... Et elle pleura... Encore... Les gardes, sans pitié se rapprochaient... Quoiqu'elle fasse, elle ne ferait que retarder l'inévitable... Elle ne pouvait s'enfuir... Leurs ailes bloquaient les issues, tant entre eux qu'au dessus d'eux... Mais il y avait une faille... Une seule... Elle saisit sa chance : un rat au poils noirs striés de blanc se faufila entre les jambes des gardes... Mais ceux-ci furent rapides... Et le rat se retrouva bientôt coincé entre les mains de l'un d'eux... L'animal se tortillait, tentant de se dégager, mais c'était inutile... Et un sort bientôt lancé força Maellen à redevenir Avarielle... Sa robe restée à terre, dénudée, sans défense, prisonnière des gardes... Elle recula, mais se heurta à un autre... Cette fois-ci, elle ne pouvait plus s'échapper... Au moment où l'un des gardes posa sa main sur elle, une onde de terreur pure l'envahit... Bientôt, tout serait fini... Elle ne serait plus rien... Rien...

Et cela commença... Les mains des gardes touchèrent les ailes de l'Avarielle, et arrachèrent les plumes... Par poignées les plumes gris-argent tombaient à présent au sol, devenant ternes détachées de leur porteuse... Maellen cria... Elle se débattit, mais rien n'y fit... Les Avariels la maintenaient fermement, et elle ne pouvait quasiment pas bouger... La douleur était physiquement supportable mais ce qu'elle signifiait était inimaginable de souffrance... Elle ne se rendait pas compte des os qui se brisaient contre ses adversaires tandis qu'elle tentait de leur échapper... Les plumes étaient arrachées... Dans la foule, des mères cachèrent les yeux de leurs enfants, mais la terreur qui avait envahit le coeur de l'avarielle se répercutait dans tous les esprits... Les plumes s'amoncelaient au sol, jusqu'à ce qu'il y en ai plus une à y rajouter... Maellen tomba à son tour, et protégea son corps de sa robe... Ses ailes nues ne pouvaient plus la préserver du regard des autres... Cette action, plumer le traître comme le font les terrestres pour une volaille n'avait pas pour autre but que de le déshonorer... Car les plumes repoussent... Elle ne sentait plus son propre corps, et ne se rendait pas compte que les blessures subies avaient été plus importantes que personne ne le croyait... Mais qu’elle le sente ou non importait peu, car le pire était encore à venir... Elle perdit le contrôle d'elle-même, pleurant, pleurant toute l'eau de son corps, désespérée... Elle était impuissante face à ce qui l'attendait... L’apothéose de la sentence...
Les gardes s'écartèrent... Laissant Maellen seule avec leur chef... Ce dernier s'approcha, et sortit son épée... Maellen vacilla, mais il la força à se tenir debout. Il leva son épée...


- Nooooooon !

Maellen tomba. Le sang se répandit autour d'elle... Rouge, tout était rouge... Puis tout devint noir...
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