Sueurs froides
Elle se redresse. Des gouttes mouillent son front, certaines coulent dans son dos, elle le sens. Elle tremble. Encore... Elle regarde la fenêtre. Le Soleil est encore loin. "Feignant." Forcément, c'est l'hiver. Le Soleil dort toujours plus longtemps qu'elle. Surtout ces nuits là. Il remue à côté d'elle. Il l'a sentie se lever. A la lumière des leds, elle le regarde. Elle pense en arrière plan qu'elle aurait dû tout éteindre, débrancher. La lumière n'est pas reposante, aussi faible soit-elle. Mais en cet instant, cela la rassure. Elle l'admire. Il est beau quand il dort. Mais elle ne veut pas l'inquiéter. Ces cauchemars, il ne les connaît pas. Elle le caresse doucement, il se rendort. Et elle regarde la chambre. Havre de paix et de solitude, d'amour et d'émotions. Elle aime être ici. Pourtant, inexorablement, le sommeil la plombe. Il la tire en arrière, au seuil de la folie. Elle finit par se rallonger, yeux ouverts. Et elle les voit défiler devant ses yeux, ces cauchemars sans fin, ces délires morphiniques qui la font frémir. Mais elle tremble. Elle est terrorisée. Elle ne veut plus les voir. Elle a beau les chasser, ils reviennent à la charge, pires encore. Elle ne les vit que trop, si réels, si abstraits. Les larmes commencent lentement à parcourir les sillons de ses joues. Ils font partie d'elle. Elle est dans une cage de verre. Sans issue. Elle pleure. Jusqu'à ce que vienne la chercher un sommeil sans rêve. Jusqu'à la prochaine fois...